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Et si nous gérions nos entreprises comme l état ?
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Et si nous gérions nos entreprises comme l état ?
23 août 2012

Mr le Président, je suis inquiet...

Mr le président, monsieur,

J avoue être parfois critique à votre egard, j avoue. Je respecte néanmoins les institutions, et donc, je confirme que je vous respecte car vous représentez la France.

Ceci étant dit, le début de votre mandat m inquiète tant sur le fond que sur la forme.

Tout d abord cette bizarrerie qui a consisté à ne pas attendre sur le perron de l Élysée le départ de l ancien locataire, ce n est pas digne et tres inélégant. Je me suis dit que l ampleur de la tâche devait nécessiter une action immédiate qui ne vous laissait pas le temps de rester 2 minutes, j ai par la suite constaté votre attachement aux vacances, ce n était donc pas ça.

Le Président de TOUS les Français qui ne fera pas de politique intérieure, c était une promesse formidable. Or, voilà que vous intervenez en faveur de votre ex-épouse à la Rochelle, intervention qui, de plus, vous a valu d être sous le feu des projecteurs suite à un tweet malheureux, chose que vous detestez.

Mais au delà, vous avez été élu avec une courte avance, sans avoir 50% des voix des votants, dans un climat de crise, et grâce aussi à un rejet passionnel pour votre adversaire qui a cristallisé contre lui tous les désespoirs des Francais.

Ces circonstances auraient du vous faire prendre de la hauteur et relativiser une victoire si fragile. Cela aurait du conduire à un gouvernement d ouverture et pas seulement aux seules frontières des accords des partis de gauche qui ne représentent pas grand chose. A ce stade, vous aviez les médias, les Francais qui, fidèles et cohérents, vous ont offert une majorité parlementaire, oui monsieur , à ce stade vous pouviez devenir quelqu un que l histoire retiendra.

Mais voilà, et ce n est que mon avis, vous avez raté complètement votre entrée. Soit vous n'étiez pas prêt, soit vous êtiez mal entouré, soit vous n'aviez pas la culture du pouvoir par manque d'expérience. Il est vrai que les primaires avaient laissé des trâces et que même Mr Fabius, le plus capé d'entre vous, fut bien silencieux....

Vos ministres sont là par calcul politique, paritaire et non par compétence, hormis un ou deux... vos annonces de baisse de salaire, le fait de prendre le train et votre style normal n imposent pas le respect, au contraire, ils affichent au grand jour une démagogie dont personne n est dupe et certainement pas les électeurs, de quelque niveau social qu ils soient. Votre posture qui consiste à marquer une rupture avec Sarkozy est un mauvais choix marketing, car plus vous marquez la différence, plus il saute aux yeux que, finalement, il avait sans doute raison sur pas mal de points, et je ne parle pas que des Roms, sujet sensible.

Vos vacances, très longues, dans le var, ont été perçues comme un abandon de la fonction à peine mandaté, alors que le monde flambe tout comme les prix d ailleurs.... Tant qu à faire semblant, deux ou trois aller retour à Paris auraient satisfait bien des gens et le faire en avion n aurait rien eu de choquant.

Non, j essaie d être objectif, de lire tous les médias, de lire entre les lignes, de croire en vos projets : je n arrive pas. Je n arrive pas à croire que vos ministres tombent dans des débats stériles d égo, je n arrive pas à comprendre vos réformes urgentes qui privent des salariés du peu qu ils pouvaient avoir en plus, en travaillant, je n arrive pas à imaginer qu un homme de votre rang stigmatise à ce point "les riches" qui pourtant consomment et créent de l emploi.

Vous même êtes un "riche" selon votre formule et cela ne choque personne. Vous avez des amis millionnaires, vous fréquentez de très bons restaurants qui n'ont rien à envier au Fouquets, vous avez de l'actif, et cela est compréhensible au regard de votre parcours et de vos diplômes.

Les Français ne sont pas des idiots, et quel que soit leur rang social, ils acceptent les différences.

Ce qu'ils n'acceptent pas, c'est l'injustice. Ils attendent de vous, non pas que vous soyez normal, mais juste. Il est juste pour un Président d'être "à part", il est juste qu'il ait des avantages, il est juste qu'il puisse se tromper.

Ce début de mandat apporte son lot d'injustices et de tromperies pour certains qui ne comprennent pas : 

la réponse face aux Roms, la fiscalisation des heures supp, la pression sur les médias (mais le maintien de leur niche fiscale), le non blocage du prix de l'essence, les 75% ((mais pas pour les artistes ou sportifs bah voyons....), l'absurdité de l'arrivée des ministres au conseil à pied, alors que leur voiture est garée à 10 mètres, les postes offerts aux amis dans les ministères, vos badges ridicules lors des jeux Olympiques (comme si le président de la France était un inconnu ?), vos voyages en train..... croyez vous tant que cela à la naïveté des Français ? 

Les Français sont fiers, ils sont fiers de leur pays, de leur liberté, de leurs racines, de leur histoire et de leurs clochers. Qu'ils aient ou non voté pour lui, ils sont également fier de leur président ou de ce qu'il représente. Si vous abaissez la fonction présidentiel par un choix de posture plein de contradictions (n'avez vous pas gardé la Lanterne après avoir hurlé quand NS l'a subtilisé au 1er ministre ?), alors les Français vous lacheront. 

S'ils se sentent trompé, et comme les dernières élections le montrent, il ne restera plus que les extrêmes comme base de repli et vous serez responsable pour avoir joué avec le feu.

Je souhaite de tout coeur que vous réussissiez, que vous aidiez les entreprises à créer de l'emploi, que vous aidiez certains de nous à devenir ou à rester riche de façon à ce qu'ils consomment et investissent, que vous mainteniez la place de la France dans le monde, bref, que vous soyez un bon président.

Mais je suis inquiet, je me trompe peut être, mais le chemin emprunté ne me parrait pas adapté à la hauteur de l'enjeu.

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